111 ans du Castillet – Le conseil du patron des cinémas de Perpignan : “Allez voir les films les yeux fermés”

Il s’était juré de ne jamais reprendre l’affaire familiale, mais Jacques Font est aujourd’hui à la tête d’un petit empire cinématographique né il y a 111 ans au pied du célèbre Castillet à Perpignan. Après des études de commerce et un début de carrière politique au PSU, le petit-fils du fondateur du premier film à Perpignan s’est marié. 36 ans plus tard, malgré les défis et les tempêtes, il a toujours le même enthousiasme et la même envie d’aller de l’avant.

Jacques Font, comment décririez-vous votre travail de cinéaste ?

Le premier est la passion. J’ai toujours dit que je n’avais jamais travaillé en dehors de mes études. Le streaming vidéo est un travail qui implique beaucoup. Il faut s’occuper de tout sans être expert en tout : lien avec les entreprises, les architectes, les plombiers, les responsables techniques…

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Mais c’est un programme…

C’est du caviar. Je vois au moins 80 à 90 films par an, en général. C’est bien de trouver des films et de les montrer aux gens, les gens viennent les apprécier et c’est à nous cinéastes de montrer des films importants.

Montrer des films importants

En près de 40 ans de service, qu’est-ce qui a changé ?

Tout. Du temps de mon grand-père, des distributeurs venaient à Perpignan pour lui offrir des films. Quand j’ai commencé, je suis allé à Marseille où les grands éditeurs avaient des bureaux régionaux dans la même région. Nous nous connaissions, nous nous aimions, nous nous sommes changés. Dans les années 80, il fallait se battre pour avoir des films. De nos jours, tout se passe à Paris, on parle à des gens qu’on n’a jamais vus et ils pensent qu’il est utile de vous donner de bons conseils… Avec la révolution numérique, plus de problème de copies. Le privilège que nous avons est notre longévité. Nous sommes très populaires dans cette industrie.

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L’entreprise a traversé des moments difficiles. Comment avez-vous géré cela?

On l’a oublié, mais la crise a commencé au milieu des années 1980 avec l’arrivée de Canal Plus. C’est là que j’ai commencé et on a vu une baisse de fréquentation d’environ 35%, c’était le pire chiffre depuis 50 ans.Puis Canal a commencé à faire des films, mais ils n’étaient pas faits pour les grands spectacles. Enfin, le cinéma français a été sauvé grâce à des films comme Les Visiteurs, le Grand Bleu, Cyrano ou l’Ours, dont certains ont été réalisés par des comédiens. Ce sont ces films français qui font la différence en matière d’accessibilité. Au début des années 1990, l’arrivée des multiplex a également dynamisé l’offre et la fréquentation.

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Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut aller au cinéma ?

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Allez-y les yeux fermés et lisez les critiques sauf si vous avez vu le film. L’idée principale est de goûter au plaisir de la découverte. Autre conseil utile, pour bien profiter du grand écran, les meilleures places se situent entre la première et la seconde partie de la salle.

Comment vivent les téléspectateurs aujourd’hui après avoir été enfermés en prison ?

Ils commencent tout juste à revenir même en 2022 la baisse est encore de 30%. Ceux qui ont trouvé le moyen de retourner au cinéma viennent souvent parce qu’ils se rendent compte de ce qui aurait pu leur être enlevé si les films devaient être fermés, ce qui aurait été possible sans le soutien du gouvernement, faut-il le souligner. La réinitialisation du système est longue et difficile, mais nous attendons de redémarrer les cinéphiles.

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Même si le pouvoir d’achat de la France baisse, le prix des billets n’est-il pas un problème ?

Si oui, expliquez-moi pourquoi les villes où les billets sont les plus chers sont celles qui ont le plus d’entrées ? Les films que nous proposons dans les chambres modernes sont 6 euros de plus que dans les chambres modernes. Ils ont toujours autant de succès.

Les gens ont toujours besoin de distractions ensemble

Pour une famille, l’abonnement Netflix est bon marché…

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Mais le film n’a rien à voir avec Netflix. La question est : voulons-nous toujours aller au cinéma ou pas ? La force du cinéma c’est qu’il reste populaire où l’on retrouve tout le monde. Le ski coûte cher. Le jeu coûte cher et on n’en parle pas. Pour moi, le prix élevé des places de cinéma est l’argument du mois. De nombreux spectateurs viennent plusieurs fois par an. La richesse supplémentaire sur le siège ne représente pas un budget extraordinaire. Les habitués ont toujours accès à des prix spéciaux.

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Que pensez-vous de l’avenir du cinéma ?

Les gens ont toujours besoin de déconner, ce film a besoin d’être mis à jour avec les nouvelles attentes des gens. Il faut encourager les jeunes réalisateurs talentueux à diffuser de bons films. Aussi des réalisateurs qui sont de bons artisans pour montrer des films intéressants dans le cinéma nouvelle génération. Ils attirent un public nombreux et jeune.

Quelle est votre plus grande fierté ?

Sauvez Castillet et débloquez Méga Castillet.

Votre plus grand regret?

Temps perdu avant le départ de la zone Mega Castillet. Mais il faut être positif et ne pas ressasser le passé !

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