
Trop compliqué… et trop cher. Shell a décidé de se retirer du projet pilote d’éoliennes flottantes à Groix et Belle-Île-en-Mer (Morbihan), un programme de 300 millions d’euros porté par un consortium regroupant Shell, la Banque des Territoires (Caisse des dépôts) et le China Nuclear Energy Group de Chine.
Le consortium “Il a fait face à plusieurs défis techniques, commerciaux et financiers, le tout dans un contexte de coûts toujours plus élevés et de contraintes très fortes, en termes d’inflation et de chaîne d’approvisionnement.”a-t-il expliqué dans un communiqué mardi 15 novembre, confirmant l’information de Écho.
Le programme breton devait permettre de tester trois éoliennes flottantes, une technologie considérée comme l’avenir de l’éolien offshore car elle permet d’installer des parcs éoliens plus profonds, et donc plus éloignés du rivage, que des éoliennes clouées au fond marin.
Le projet a déjà dû faire face au retrait des turbiniers General Electric, puis Vestas, qui devait fournir les éoliennes de 6 mégawatts, puis du voilier Naval Group, qui a cédé son activité de terrain. Shell a repris l’activité en 2019 en rachetant la société Eolfi, ancienne filiale de Veolia et pionnière de l’éolien flottant.
“Ordre du jour”
Aux yeux du gouvernement, cette déception ne remet pas en cause les progrès de la France dans ce secteur. Certes, l’État “regret” cet abandon ; « Cependant, les trois autres fermes pilotes seront mises en service dans les deux prochaines années, alors que la France est en état de marche très tôt (de près de huit ans) pour structurer une filière éolienne forte qui va flotter »selon le ministère de la Transition énergétique, qui rappelle également le lancement cette année d’appels d’offres commerciaux pour des parcs flottants dix fois plus grands que les pilotes, un dans le sud de la Bretagne et deux en Méditerranée.
L’Etat a également alloué, à travers le plan France 2030, environ 300 millions d’euros pour soutenir le développement des technologies et des équipements industriels et portuaires nécessaires à l’essor du secteur hexagonal. La France, qui doit inaugurer dans quelques jours son premier parc éolien (quatre-vingt éoliennes de fond) face à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), mise sur la technologie flottante pour réaliser ses ambitions : environ 40 gigawatts – une cinquantaine de parcs – jusqu’en 2050.
Les trois fermes pilotes flottantes restantes ont été annoncées en Méditerranée. Les tuiles du projet prévu à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) ont été dévoilées lundi.