Une attaque shebab contre un hôtel du centre de Mogadiscio près du palais présidentiel se poursuivait dimanche soir, démontrant la capacité des islamistes radicaux à continuer d’attaquer le gouvernement somalien, qui lui a déclaré une “guerre totale”. “Un groupe de combattants d’Al-Shabaab a attaqué un hôtel dans le district de Bondhere ce soir (et) les forces de sécurité s’emploient à les détruire”, a déclaré le porte-parole de la police nationale, Sadik Dudishe, dans un communiqué.
Explosions et tirs nourris
De nombreux citoyens et hommes politiques ont déjà été secourus et évacués de cette institution, la Villa Rose, a-t-il ajouté. “J’étais près de Villa Rose quand deux fortes explosions ont secoué l’hôtel. Il y avait des tirs nourris. Le quartier était encerclé et j’ai vu des gens courir”, a déclaré un témoin, Aadan Hussein, de Mogadiscio.
Les Shebab, un groupe lié à Al-Qaïda qui tente de renverser le gouvernement central somalien depuis 15 ans, ont revendiqué l’attaque. L’hôtel Villa Rose est un endroit populaire pour les parlementaires somaliens, situé au centre d’un quartier sûr de Mogadiscio, non loin du bureau du président du pays, Hassan Sheikh Mohamoud.
“L’endroit le plus sûr de Mogadiscio”,
Sur son site Internet, la Villa Rose est décrite comme “la résidence la plus sécurisée de Mogadiscio”, avec des détecteurs de métaux et un haut mur d’enceinte. La Mission de l’Union africaine en Somalie (Atmis) a condamné l’attaque et “félicité” sur Twitter “les forces de sécurité somaliennes pour leur action rapide afin d’éviter de nouvelles victimes et des dégâts matériels”.
Cette nouvelle attaque intervient alors que le président somalien nouvellement élu, en mai, a décidé de lancer une “guerre totale” de trois mois contre les Shebaab. du pays.
Une série d’attaques sanglantes
Mais les insurgés ont riposté par une série d’attaques sanglantes, soulignant leur capacité à attaquer les villes et les bases militaires du centre de la Somalie. Le 29 octobre, deux voitures piégées ont explosé en quelques minutes à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333 autres. La pire attaque en cinq ans dans ce pays fragile de la Corne de l’Afrique.
Un triple attentat à la bombe dans le centre de Beledweyne a également tué 30 personnes, dont des responsables locaux, début octobre, et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d’un siège de 30 heures en août.
Selon les Nations Unies, environ 613 civils ont déjà été tués et 948 blessés dans les violences de cette année en Somalie, principalement causées par des engins explosifs (EEI) liés à Al-Shabaab. Le nombre le plus élevé depuis 2017, et plus de 30 % par rapport à l’année dernière.
