

Pour les économistes, et sans doute dans la mémoire collective, 2022 restera l’année du grand retour de l’inflation. Celui qui a failli disparaître pendant un quart de siècle. La flambée des prix causée par l’ampleur de la reprise post-Covid-19 à la mi-2021 est devenue un phénomène persistant et meurtrier. “Ce qui était initialement considéré comme une reprise temporaire des prix après la réouverture post-pandémique s’est transformé en inflation persistante”note Gilles Moeck, économiste en chef du groupe AXA et directeur de la recherche chez AXA IM, dans une note publiée le 1euh Décembre.
Fin 2022, l’inflation a dépassé la barre des 10 % dans les pays de la zone euro (10,1 %, selon Eurostat, fin novembre). Chiffre toutefois en légère baisse, l’indice a atteint 10,6% début octobre. En France, le bouclier énergétique a permis de freiner légèrement la croissance des prix : pendant douze mois, elle a atteint 6,2 %, selon l’indice franco-français (Insee prix à la consommation).
L’indice harmonisé, qui permet des comparaisons plus justes avec le reste de la zone euro, s’établissait à 7,1% sur un an à fin novembre, contre 11,3% en Allemagne et jusqu’à 23,1% en Hongrie, ou plus de 21% dans la Baltique. des pays. Pour les consommateurs, cette hausse des prix est d’autant plus pénalisante qu’elle touche en premier lieu les produits dont il est difficile de se passer : l’énergie, bien sûr, celle par laquelle tout a commencé. Au cours d’une année, le gaz, le pétrole et l’électricité prendront plus de 20 % en moyenne.
arme lourde
Mais elle affecte aussi fortement les produits alimentaires, devenus la locomotive de l’inflation depuis la rentrée. Produits frais, viande, poisson, légumes, céréales, épicerie augmenteront fin décembre de 12,5% en France, un chiffre expliqué par le transfert des prix de l’énergie vers les coûts de production ou de transport et par une hausse des engrais, souvent dérivés du pétrole.
Face à cette crise inflationniste, les banques centrales ont retiré leurs armes lourdes. En 2022, ils ont mis en œuvre le plus fort resserrement de la politique monétaire depuis la crise financière de 2008-2009. Mais l’arme des taux d’intérêt ne donne pas une réaction immédiate : il faut plusieurs trimestres pour voir un ralentissement de l’inflation. Au sein de la zone euro, les économistes placent le pic au premier semestre 2023.
En France, “L’inflation va persister et s’accélérer” début 2023, prévient Stefan Koliak, économiste chez BNP Paribas. En effet, les Français seront confrontés en début d’année à l’envers du bouclier tarifaire mis en place en 2022 – précisément pour les protéger de l’inflation. La remise de 10 centimes d’euro accordée à la pompe pour un litre de carburant disparaîtra sous l’estomac du réveillon.
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