Irrésistibles, invincibles… Les Bleus ont-ils déjà tout montré avant la Coupe du monde ?

Alors que dans le sud, des All Blacks hésitants sèment le doute, malgré leur succès lors du dernier Rugby Championship, les XV de France portent un coup dur dans le nord. Et même bien au-delà de l’équateur. A dix mois du début de leur Coupe du monde, les Bleus peuvent battre un record de victoires datant des années 1930 s’ils décrochent un onzième succès d’affilée samedi face à l’Australie à Saint-Denis.

Hormis l’Afrique du Sud (rendez-vous le 12 novembre à Marseille), les hommes de Fabien Galthié font voler en éclats depuis 2020 tout ce qui se fait de mieux sur la petite planète ovale. Joueurs d’exception, avec Antoine Dupont en tête de gondole, conquête dominante, défense oppressante, attaquants souvent inspirés… Le monde du rugby, accro à la technologie comme un usager du métro l’est à son smartphone, peut tout savoir de notre “équipe premium”. ” smartphone, à la marque de gel de Romain Ntamack.

Alors on ose la question : les Bleus sont-ils prêts trop tôt ? « Je ne dirais pas ça, rétorque le 2e ligne Thibaud Flament, titulaire ce samedi aux côtés de Cameron Woki contre les Wallabies. On continue à se préparer, on corrige nos erreurs, on apprend toujours à l’entraînement et dans les matchs. Nous sommes en chemin. “Le discours rappelle le thème de la “flèche du temps”, décochée par Galthié au lendemain de la Coupe du monde 2019 afin de conserver le trophée Webb Ellis à un soir de la finale, le 28 octobre 2023 au Stade de France.

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“On a les bases, on a une série de victoires, ce qui nous permet d’être fort mentalement, d’avoir une certaine sécurité, a déclaré Woki. Mais il faut toujours aller de l’avant. Nous sommes heureux d’avoir ce voyage, ce Tournoi [des VI Nations] et les matchs de préparation qui nous aideront à arriver aussi préparés que possible pour cette Coupe du Monde. »

Difficile à lire dans le passé

Avec le recul, il n’est pas toujours facile de tirer des leçons claires. En 2003, l’Angleterre de Jonny Wilkinson s’est forcée après avoir presque tout écrasé avant, comme les All Blacks de 2011 et 2015. En 2019, en revanche, les Springboks semblaient être revenus d’entre les morts, après des années d’errance… Quant aux Bleus, ils ont frôlé le sublime à trois reprises (1987, 1999, 2011) alors que leur certitude incluait parfois l’épaisseur d’un papier à cigarette quelques mois avant la compétition.

“Ce n’est pas du tout comparable, il balaie Christophe Lamaison, le héros épique de 1999 et l’inoubliable mi-temps face à la bande de Jonah Lomu (43-31). À l’époque, nous n’étions pas nécessairement une grande nation. Nous, les nations du nord, avions l’habitude de perdre contre celles du sud. La Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud étaient généralement dans les quatre derniers et la dernière place revenait soit à la France, soit à l’Angleterre… »

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L’ironie de « Titou » Lamaison

« Les préparations sont complètement différentes, poursuit l’ancien ouvreur. On n’a pas forcément changé les équipes, l’entraînement n’existait pas et, pour être honnête, les résultats avant la Coupe du monde n’avaient pas d’importance. » Alors, quand on lui présente l’angle de notre article au téléphone, on devine un sourire qui se dessine : « Ce serait dommage qu’on se plaigne de la victoire de l’équipe de France, sachant que pendant dix ans, pour faire ça ! »

Autre grand nom du rugby international de la fin du XXe siècle, Scott Hastings est également tombé sous le charme des Bleus version 2022. “Ce sont les grands favoris”, explique l’ancien défenseur central écossais, qui compte pourtant être présent l’an prochain. . à “la Coupe du monde la plus compétitive” de l’histoire. “Les Français ont montré à quel point ils pouvaient être bons”, estime le consultant “indépendant”. La question est de savoir comment ils vont faire face à la pression. Organiser une telle compétition est quelque chose d’unique, et il y aura des occasions d’ici là où les Blues auront l’air vulnérables. »

Fabien Galthié cache encore quelques secrets dans son sac à malice.
Fabien Galthié cache encore quelques secrets dans son sac à malice. – Masatoshi Okauchi / Sipa

Lamaison a une autre question : « Fabien et son staff sont des compétiteurs, ils n’aiment pas perdre. Comment la défaite serait-elle capturée ? Je ne leur souhaite pas cela, mais je veux voir quel effet cela aurait sur la programmation de Fabien jusqu’à l’événement. “Fabien Galthié est un grand entraîneur et prévoira toutes les éventualités”, a répondu de loin Scott Hastings. Cette équipe sera mieux préparée que toutes les équipes françaises précédentes. »

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“Nous avons changé notre jeu pour ce voyage”

Sauf blessure et/ou apparition d’un nouvel OVNI dans le ciel du Top 14, la formation qui débutera la Coupe du monde le 8 septembre 2023 contre les All Blacks ressemblera beaucoup à l’actuelle équipe “premium”. Quoi qu’il en soit dans sa composition, peut-être pas tout à fait dans son expression. « On a une marge de progression, c’est surtout basé sur les adversaires, lance Cameron Woki, qui assume sans souci l’étiquette de favori collée sur les pointes du XV de France. Nous avons changé notre jeu pour ce voyage. Nous avons changé beaucoup de choses, et nous verrons si cela fonctionne. »

Le message a été codé, et il faudra attendre au moins le coup de sifflet final face à l’Australie pour commencer à jouer le Champollion des mots bleus. “On en est à notre huitième méthode d’entraînement, on l’a encore adaptée, c’est encore mieux, a déclaré Galthié jeudi en conférence de presse. J’imagine que nous aurons un neuvième pour le Tournoi et un dixième pour la Coupe du Monde, encore modifié et encore meilleur. “Derrière ce langage cryptique, le natif de Cahors cache des astuces pour permettre à ses Bleus déjà conquérants de se démarquer un peu plus du lot en moins d’un an.

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