La croissance mondiale sera meilleure que prévu, la récession s’éloigne (pour l’instant), assure le FMI

Quoi? L’atterrissage de l’économie de la planète se fera-t-il en douceur ? Après les craintes d’une récession fin 2022, la croissance du PIB pourrait être inférieure aux attentes en 2023. “Le taux de croissance restera faible par rapport aux niveaux historiques, car les mesures de lutte contre l’inflation et la guerre de la Russie en Ukraine pèsent sur l’activité économique. Malgré ce vent contraire, les perspectives sont négatives par rapport à nos prévisions d’octobre”, a-t-il ajouté. a expliqué l’économiste en chef du FMI pour la France, Pierre Olivier Gourinchas dans un billet de blog.

Un institut international basé à Washington a révisé à la hausse ses chiffres de croissance 2023 de 0,2 point, de 2,7% à 2,9% dans sa dernière mise à jour des prévisions publiée le mardi 31 janvier intitulée “Inflation élevée et croissance en berne”. Les économistes ont également révisé leur dernière estimation pour 2022 de 0,2 point, passant de 3,2% à 3,4%. « La baisse du PIB ou du PIB par habitant, qui survient souvent en cas de récession économique mondiale, n’est pas à craindre », disent les économistes.

Les perspectives d’une “récession mondiale” augmentent en 2023, selon la Banque mondiale

La Chine pourrait accélérer la croissance mondiale en 2023

L’économie chinoise croît plus vite que prévu. Après un rebond impressionnant en 2021 (8,4 %) et une forte poussée en 2022 (3 %), la croissance devrait passer à 5,4 % en 2023. Le FMI a révisé son chiffre de croissance de 0,8 point de pourcentage par rapport à sa publication de l’été 2023. La réouverture de la Chine a conduit les économistes du Fonds à être plus optimistes. “Le pays est maintenant sur la bonne voie pour rouvrir complètement”, disent les statisticiens. Cette levée des mesures restrictives a permis à la consommation, moteur traditionnel de l’économie asiatique, de reprendre. Mais de nombreuses alertes sanitaires subsistent dans les zones densément peuplées et les grandes villes.

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L’activité a été marquée fin 2022 à Pékin, principalement en raison de foyers de pollution. Les cycles économiques dépendent de campagnes de vaccination plus importantes. De plus, la crise immobilière est loin d’être terminée. “Le processus de réforme des promoteurs se poursuit lentement, dans le contexte de la crise actuelle du marché immobilier”, dit le FMI.

A l’échelle mondiale, la fin de cette politique du zéro covid pourrait avoir des implications macroéconomiques majeures. Compte tenu du poids de l’économie chinoise dans l’économie mondiale, la réouverture des ports de commerce et des grandes villes peut dynamiser les échanges sur la planète et répondre aux besoins du reste du monde.

Image froide sur l’économie européenne

En Europe, l’économie stagne depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine il y a près d’un an. Après 3,5 % en 2022, la croissance en valeur devrait augmenter de 0,7 %. Le FMI est effectivement plus optimiste qu’à l’automne (0,5%) mais la plupart des indicateurs sont au rouge. En Allemagne, le FMI table sur une croissance quasi nulle (0,1 %) en Allemagne en 2023. Dans le Rhin, les moteurs industriels toussent en raison de la hausse des prix de l’énergie et de l’exposition des industries allemandes au prix du pétrole et du gaz russes.

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L’économie française devrait également marquer le pas de 0,7% cette année contre 2,6% en 2022. Le FMI n’a pas modifié sa prévision pour la France. De son côté, l’Insee a montré mardi 31 janvier que le PIB avait augmenté de 2,6% en moyenne sur l’année 2022, mais ce chiffre recouvre des activités inefficaces d’un trimestre à l’autre. “Ce chiffre est le résultat d’un rebond aux 2e et 3e trimestres 2021, à la fin de la crise sanitaire. La croissance trimestrielle pendant cette période n’a pas été beaucoup plus forte”explique le chef du département conjoncture à l’Insee, Julien Pouget.

L’économie française résiste

En Europe du Sud, les opérations devraient également s’arrêter cette année. L’organisation basée à Washington table sur une croissance de 0,6% en Italie (3,9% en 2022) et de 1,1% en Espagne (5,3% en 2022) en 2023.

Ralentissement aux États-Unis

Outre-Atlantique, la croissance devrait ralentir de 2% à 1,4% entre 2022 et 2023. La croissance annuelle en 2023 est revue à la hausse de 0,4%, “en raison de l’impact du soutien de la demande intérieure jusqu’en 2022”, expliquent les économistes.

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A l’inverse, le resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (FED) a conduit les économistes de Washington à réviser de 0,2 point leurs chiffres de croissance du PIB pour 2024. L’économie américaine marquerait le temps d’être à 1%.

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La récession s’atténue actuellement en Europe

La peur de la récession s’estompe un peu en ce début d’année 2023 dans les sphères économiques et financières. En Europe, une baisse généralisée des prix de l’énergie, un hiver froid et des économies de gaz devraient contribuer à réduire les dommages aux entreprises et aux ménages.

En revanche, la poursuite des hausses de taux de la Banque centrale européenne (BCE) pourrait faire face à un coup dur pour l’économie de la zone euro, qui est impliquée dans une série de crises de longue durée (énergie, santé, inflation) . En outre, “L’inflation globale, qui exclut les prix plus volatils de l’énergie et des denrées alimentaires, n’a pas encore atteint son maximum dans de nombreux pays”, note Pierre Olivier Gourinchas. Les problèmes des ménages et des entreprises ne sont pas encore terminés.

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