L’entreprise Elogen en porte-étendard de la filière de l’hydrogène vert en France

Les Ulis - Dans les locaux d'Elogen, leader français de l'électrolyse PEM et spécialisé dans la conception et l'installation d'électrolyseurs destinés à la production d'hydrogène vert.
Les Ulis – Dans les locaux d’Elogen, leader français de l’électrolyse PEM et spécialisé dans la conception et l’installation d’électrolyseurs destinés à la production d’hydrogène vert. (©DR)

Transition énergétique – serpent de mer le secteur de l’énergie, hydrogène il a refait surface partout dans le monde ces dernières années.

En France, vers la fin des fermetures successives liées à la pandémie de Covid-19, la volonté politique de remettre l’ère énergétique au centre des préoccupations s’est concrétisée notamment avec le lancement, le 8 septembre 2020, de une stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné.

Un plan qui prévoyait à l’origine une enveloppe de 7 milliards d’euros. En octobre 2021, dans le cadre de France 2030, le président de la République française a donné une ligne de conduite.

D’ici 2030, la France devra disposer sur son sol d’au moins deux gigausines d’électrolyseurs et produira en masse de l’hydrogène et toutes les technologies utiles à son utilisation.

Emmanuel Macron

L’idée est alors de produire de l’hydrogène dans des usines en France afin de garder le contrôle de cette industrie, avec la perspective de supprimer également partiellement les exportations de combustibles fossiles. Tout cela, bien sûr, dans le contexte la guerre en Ukraine.

Le gaz le plus léger de l’univers

Mais si l’hydrogène fascine des années 50le gaz a toute une série de spécificités qui expliquent pourquoi beaucoup se sont cassé les dents par le passé en essayant de le présenter comme “l’énergie du futur”.

Tout d’abord, et c’est important de le souligner, l’hydrogène produit dans le monde aujourd’hui n’est pas vert dans la (très) grande majorité des cas.

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Suivant, ses priorités en font un transport complexe. C’est tout simplement le gaz le plus léger de l’univers. Pour un stockage et un transport efficaces, une technique consiste à le rendre liquide et pour cela il faut le refroidir -253° (presque 100 degrés de moins que le gaz naturel liquéfié de toute façon).

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Avant de mettre dans un réservoir. Ceci ou ceux-ci prennent Beaucoup de places, en plus de nécessiter une importante phase de recherche et développement pour les concevoir. Enfin, sa production s’accompagne de pertes énergétiques importantes.

Depuis des décennies, les difficultés technologiques et les coûts de production d’hydrogène ils constituent donc un obstacle majeur.

Comment décarboniser l’hydrogène

Très schématique, pour la production d’hydrogène vert l’eau est divisée en hydrogène et en oxygène à l’aide d’électricité et un processus appelé électrolyse.

Cela permet d’obtenir une gaz pur ; C’est qui n’émet pas de manière significative de gaz à effet de serre ; qui peut remplacer l’huile, par exemple, dans certaines des applications où elle est utilisée.

Bien sûr, nous pensons Avion à hydrogène d’Airbusdont le prototype a été présenté il y a quelques années, mais qui relève encore largement de l’utopie.

Cependant, des progrès significatifs sont actuellement en cours. Notamment à Ulysse (Esone), où la société Élogènefiliale GTT depuis 2020, se spécialise dans une technologie d’électrolyse encore peu utilisée en France : la PEM (membrane échangeuse de protons).

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Une technologie qui peut réduire les coûts

Le gouvernement a manifestement été trompé car Elogen a été l’un des gagnants du Un grand projet européen commun sur l’hydrogène (PIIEC) et, à ce titre, a reçu une enveloppe de 86 millions d’euros.

« La technologie del’électrolyse alcaline a presque atteint la fin de sa recherche et développement, tandis que la technologie PEM est encore relativement inexplorée. Tout d’abord, cela permettra de réduire les coûts”, nous assure un salarié du groupe GTT.

Soutenu par le plan de renouvellement, Elogen va donc se redimensionner dans les mois à venir.

Gigafactory sortira du pays à Vendôme

Une bonne partie de l’enveloppe Elogen va investir dans le projet d’une giga-usine d’électrolyseurs montés de toutes pièces dans le Loir-et-Cher. “C’est un vivier de recrutement très compétent, en plus d’être proche de nos bases”, nous précise GTT.

Ce qui est encore un champ aujourd’hui va bientôt céder la place une usine dédiée à la production automatique de stacks (batteries électrolyseurs) de 14 000 m²à quelques pas de la gare.

Le dépôt du permis est prévu pour le deuxième trimestre 2023, et mise en service en 2025. L’idée sera d’atteindre à terme une capacité de 1 GW par an.

Ils seront implantés dans cette deuxième unité de production (après Ulysse). une cinquantaine d’employéstandis que la ligne de production unique actuelle restera active dans Esone. Par ailleurs, dans le département sud de l’Ile-de-France, le service recherche et développement conservera ses bureaux.

Les trois axes de recherche et développement

Grâce à une autre partie du PIIECElogen promet d’améliorer l’efficacité de son électrolyse avec de nouveaux matériaux.

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Sont également à l’ordre du jour des travaux sur les membranes et les catalyseurs et une coopération avec l’Université Paris Saclay.

Identique à l’application “projet haute capacité” des piles haute puissance. Et enfin, améliorer la compétitivité en réduisant les CAPEX (€/kW).

Avec ce projet, l’Allemagne devient notre marché le plus important.

Jean Baptiste Choimet Directeur Général d’Elogen

Au même moment, en décembre 2022 Elogen signe un contrat majeur avec Enertrag qui envisage la conception et la fabrication d’un électrolyseur PEM de 10 MW.

La technologie devrait atterrir à proximité Magdebourgdans Allemagnecourant 2024. Prix (approximatif) d’un électrolyseur ? Dix millions d’euros.*

Mais si le patron d’Elogen prétend qu’il veut le garder son centre de production européen en Francele groupe émet l’hypothèse que la production d’hydrogène vert pourrait être développée à l’avenir dans des endroits du monde où il est moins cher, comme au Chili et au Moyen-Oriententre autres.

Cela expliquerait aussi pourquoi le groupe travaille sur un projet en même temps navire dédié au transport d’hydrogène liquidedont le lancement est prévu en 2027, et démarrage industriel en 2030.

*Selon les déclarations de Jean-Baptiste Chauimet lors de la visite du Ministre de l’Industrie Roland Lescourt dans les locaux d’Elogen le 2 février 2023.

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