Les entreprises ne peuvent plus ignorer le “S” d’ESG

La combinaison des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance, sous le label mondial ESG (désignant des critères environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance), a été formalisée il y a 17 ans aux Nations Unies. Depuis lors, l’inquiétude du monde concernant l’impact du changement climatique a amené de nombreux chefs d’entreprise à se concentrer sur le E. Et à repousser le S et le G à l’arrière-plan. Cependant, une adhésion ESG beaucoup plus large offre des avantages et des avantages significatifs aux entreprises.

Selon une étude récente, plusieurs initiatives ou domaines d’intérêt ESG sont étroitement liés à l’augmentation des revenus ou des bénéfices. Ces initiatives ne sont en aucun cas des programmes de formation standardisés ou des solutions conçues pour répondre aux exigences des régulateurs français ou européens ou des investisseurs suivant les tendances du marché. Ce sont des changements structurels qui modifient la façon de penser et l’approche des entreprises. A commencer par les dirigeants.

Gestion : faible priorité, impact élevé

La gouvernance semble avoir été considérée comme moins prioritaire que les composantes environnementales ou sociales ces dernières années. Il y a une vraie dichotomie sur ce sujet : si on travaille sur le management, cela reste à peine perceptible. Même si on n’y prête pas attention, cela crée un réel risque de réputation pour l’entreprise.

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Cependant, ce composant présente de réels avantages financiers, encore inexploités aujourd’hui. Les entreprises semblent obtenir de meilleurs résultats financiers lorsqu’elles remplissent tous les critères suivants : un responsable de la diversité (CDO), un responsable de la durabilité (CSO), un comité ESG au sein du conseil d’administration et lorsque le CSO approuve les dépenses d’investissement. Ces quatre éléments sont corrélés à une augmentation d’environ 2 points de pourcentage de la croissance des bénéfices et des revenus. Pourtant, seul 1/3 des Français déclarent que leur entreprise a intégré toutes ces briques.

Social : personnes et bénéfices

Les chefs d’entreprise ont déjà reconnu la nécessité d’une main-d’œuvre plus diversifiée. Ces initiatives sont certainement nécessaires. Mais pas assez. Cette obligation doit également être étendue au conseil d’administration. Et s’il lui fallait une raison supplémentaire pour se planter, la même étude indique que l’augmentation du nombre de femmes au sein du conseil d’administration est étroitement liée à une meilleure performance financière. Cet effet est probablement révélateur de la diversité du conseil d’administration, qui est censée offrir des perspectives plus larges qui mènent à une plus grande innovation.

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De plus, les bénéfices des entreprises augmentent davantage lorsque les initiatives ESG sont principalement motivées par la perception de leurs employés. Cette approche est illustrée par une augmentation d’environ ¾ point de pourcentage de la croissance des bénéfices. Ces avantages pourraient résulter d’un meilleur engagement et d’une meilleure fidélisation des employés, ainsi que d’une meilleure perception de la marque employeur.

La stratégie ESG atteint la limite supérieure

Dans le monde de l’ESG, les entreprises ont déjà lancé de nombreuses initiatives. Elles cherchent à réduire leur consommation d’énergie, à former et accompagner leurs collaborateurs aux démarches ESG, et à s’éloigner des conseils d’administration exclusivement masculins. Une plus grande concentration des employés et une plus grande diversité au sein des conseils d’administration semblent non seulement possibles, mais surtout très probables. D’autre part, les entreprises semblent ralentir l’adoption de certains changements qui sont le plus fortement corrélés à la croissance des bénéfices. Et qui, par conséquent, peut limiter les bénéfices financiers de l’ESG. Cela est particulièrement vrai pour la France, qui est un leader constant dans de nombreux aspects de l’ESG – de la réglementation à l’investissement responsable.

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Il est peu probable que les entreprises qui n’ont pas les postes de direction ou les structures mentionnées ci-dessus les intègrent à l’avenir. Ce risque est encore plus important pour les entreprises françaises : moins de la moitié d’entre elles ont des fonctions ESG dans la C-suite – CSO (42%), CDO (43%) et comité ESG du conseil d’administration (44%). Il semble peu probable que ces statistiques changent de manière significative. Seules 10% des entreprises françaises envisagent de recruter un CDO ou de créer un comité ESG au sein du conseil d’administration. Et seulement 9 % déclarent qu’ils recruteront des OSC dans leur suite C.

Il semble évident qu’un fort engagement ESG des chefs d’entreprise se traduira par un plus grand impact dans le monde réel, un objectif louable. Cependant, les initiatives ESG ne doivent pas être une simple partie de la conformité des entreprises avec un investissement minimal. Il doit être considéré comme un véritable moteur de croissance en soi. Demain, les entreprises qui sortiront gagnantes seront celles qui parviendront à refondre significativement leur approche ESG. Et d’inclure toutes les lettres dans leur démarche.

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