
Depuis des décennies, les grands chefs parisiens attirent leurs petites mains en banlieue. Mais aujourd’hui, les jeunes talents choisissent de plus en plus de s’y installer ! Il n’y a rien de nouveau dans l’Ouest : les beaux quartiers abritaient déjà de bonnes tables. Le mouvement, en revanche, est récent pour la classe ouvrière domestique. Les chefs s’exilent pour profiter de loyers un peu moins obscènes, fuir le stress de la capitale et s’approvisionner plus facilement qu’à Paris intra-muros. La gentrification garantit aux nouveaux arrivants une clientèle agréable, et on assiste même parfois à un phénomène presque surnaturel : les Parisiens traversent le périphérique pour essayer une bonne adresse.
Cet acte cupide est largement sous-estimé. Hormis quelques ténors, comme Jackie Ribault, qui tient un restaurant étoilé à Vincennes, une belle brasserie à Noisy-le-Grand, devenue aujourd’hui une grande “boulangerie-boucherie”, peu de chefs se démarquent. Notre sélection vise à mettre en valeur les talents de ces nouvelles régions gastronomiques. L’ouest, le nord, l’est et le sud sont représentés. Mais, plutôt qu’un critère géographique, nous avons préféré des chefs qui font du bien, du beau, du bien : produits de saison, raccourcis, options végétariennes, cuisine anti-gaspienne. Tout cela, dans le cas de notre sélection parisienne, dans des formules à moins de 20 euros le midi (les prix que nous avons observés lors de notre passage).
Yvelines
éléphant d’argent
A l’Elephant d’Argent, le décor rustique contraste avec l’extrême fraîcheur de l’authentique cuisine thaïlandaise. A l’intérieur de cette vieille bâtisse à pans de bois, l’Asie n’évoque que le rouge impérial recouvrant les murs et quelques figurines d’éléphants montées sur une étagère. C’est une assiette avec des formules à petit prix (15 euros : entrée-plat) qui vous fera voyager. Salade d’encornets, soupe de poulet aux petites épices à la citronnelle, poulet au gingembre ou boeuf haché au basilic, servis avec du riz ou des nouilles… chaque suggestion est délicieuse et joue avec le dosage judicieux des épices et du piment. Léger et frais – le poisson n’est servi qu’en plat du jour – les plats sont suffisamment copieux pour se passer de dessert. Et si les napperons en papier en disent long sur l’affluence au restaurant, cela ne changera pas le sourire des serveurs. amical et prudent sans être rapide.
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