
Français assis ? Pas selon une étude de l’Insee publiée mardi. Ainsi, en 2020, avant la crise du Covid-19, 65 % des Français de 15 ans et plus pouvaient même être qualifiés de sportifs, puisqu’ils pratiquaient des activités physiques et sportives au moins 52 fois dans l’année. Et 54 % des Français peuvent même se targuer d’activités physiques ou sportives régulières (deux fois par semaine ou plus) et 11 % une fois par semaine.
Une bonne pratique de français avec plusieurs explications. “Tout d’abord, l’entraînement autonome, qui nécessite peu de matériel et peut être pratiqué en dehors du club, s’est beaucoup développé ces dernières années”, explique Augustin Vicaire, directeur de l’Institut national de la jeunesse et de l’instruction publique (Injep). Une tendance observée par Thierry Michot, enseignant-chercheur en sociologie et management du sport à l’université de Brest : « Le club est très strict. Cependant, de plus en plus de personnes ne veulent pas des règles qui leur sont imposées, et il est de plus en plus difficile d’accepter la régularité des entraînements. De plus, les réseaux sociaux ont permis de développer la pratique sportive indépendante. Un autre facteur est la tendance à faire de l’exercice régulièrement : “Une espérance de vie en bonne santé permet à davantage de personnes âgées de continuer à faire de l’exercice”, explique Augustine Vicar.
“L’activité migratoire augmente”
Certains sports sont particulièrement appréciés des Français. En premier lieu, on retrouve la gymnastique, la danse ou le fitness (musculation, cardio-training et yoga), que pratiquent régulièrement 34% des personnes âgées de 15 ans et plus. “Leur succès s’explique par le désir croissant des Français de bien-être au quotidien”, explique Thierry Michot. Viennent ensuite la marche, la course ou l’athlétisme (cela concerne 25 % des sportifs ordinaires) et le vélo (18 %). “Le tourisme a augmenté ces dernières années. Parce qu’ils permettent de pratiquer une activité physique régulière sans prendre beaucoup de temps. Le développement des vélos en libre-service a également joué un grand rôle, note Thierry Michot.
Après le classement, viennent les sports de raquette ou de cible (pétanque, ping-pong, badminton), les sports nautiques et de mer, et les sports collectifs. Et si le football est la première fédération sportive en nombre de licenciés, seuls 6% des hommes et seulement 1% des femmes le pratiquent régulièrement. “Environ 2 millions de personnes jouent au football dans des clubs, ce qui n’est rien. Mais si 10 % des collégiens sont inscrits dans un club, leur entraînement va diminuer avec l’âge, à cause du temps libre ou parce que les jeunes ont envie de découvrir d’autres sports », précise Thierry Michot. « Ba » Elle fait souvent du sport, surtout en vacances. , comme le ping-pong, les sports nautiques, l’équitation, le ski », ajoute Augustin Wickard.
Les femmes font moins de sport
Cependant, tous les Français ne sont pas égaux face à une activité physique régulière. L’INSEE note qu’elle est plus fréquente chez les hommes (71 %) que chez les femmes (60 %). La pratique régulière diminue fortement chez les femmes entre 25 et 35 ans et augmente à nouveau entre 35 et 45 ans. “La présence d’enfants en bas âge dans le ménage peut expliquer cette baisse, qui n’est pas observée chez les hommes”, note Augustine Wickard. “Il y a encore une division du travail entre les sexes dans notre société”, explique Thierry Michot., “De plus, nous savons que plus de femmes ont des emplois à temps partiel et des horaires fragmentés qui ne s’adaptent pas aux sports.”
Il existe également une stratification sociale des pratiques sportives. Selon l’Insee, le pourcentage de personnes appartenant aux catégories sociales privilégiées qui font au moins une activité physique par semaine (20 %) est plus élevé que chez les sportifs de loisir (13 %). De même, les diplômés du supérieur sont abondants chez les pratiquants ordinaires, et ceux peu ou pas diplômés chez les sportifs de vacances… moins matériels. Et l’activité encadrée n’est pas accessible à tous, précise Thierry Michot. “La transmission familiale joue aussi un rôle important : souvent les médecins ont un ou plusieurs parents sportifs”, ajoute Augustin Wickard. Une information particulièrement inspirante pour la nouvelle ministre des sports, Amélie Udea-Castera, qui a fait de l’accès au sport l’une de ses principales priorités.